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Libération
Analyse

Depuis 23 ans, à Chypre, Turcs et Grecs vivent séparés. Oubliant leur histoire commune. Les Chypriotes sont en voie de disparition

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publié le 24 juillet 1997 à 5h38

Les leaders des communautés turque et grecque de Chypre, Rauf

Denktash et Glafkos Clerides, incités par les Nations unies, se sont rencontrés à New York et vont récidiver la semaine prochaine, alors que depuis trente-trois ans aucune solution n'a pu être trouvée au conflit chypriote.

Il y a vingt-trois ans, j'étais l'un des rares étudiants turcs à Paris qui ne partageait pas l'enthousiasme de l'Opération militaire pour la paix. L'auditoire avait mal réagi quand j'avais déclaré devant l'Association des étudiants de France que cette opération dite «de paix» ouvrirait la voie à un conflit probablement durable et même à une guerre entre les deux pays.

La junte fasciste des colonels était alors au pouvoir en Grèce tandis qu'en Turquie, avec la fin de la période de répression ouverte après le Mémorandum des généraux du 12 mars 1971, un gouvernement de coalition avait été investi à l'issue des élections démocratiques. Mais les rênes du pouvoir étaient-elles entre les mains du Premier ministre social-démocrate Bülent Ecevit et de son allié de l'époque, Necmettin Erbakan? Ou alors était-ce le Conseil national de sécurité qui prenait les décisions importantes, comme c'est le cas en Turquie lorsqu'il s'agit de régler un problème national?

Vingt-trois ans après l'intervention de l'armée turque à Chypre, je pense que ces questions étaient fondées. Car depuis, on n'a pu trouver aucune solution à ce problème douloureux. Les communautés grecque et turque qui vivaient ensemble sont devenues enn