Saint-Père, je vous aime. J'aime en vous ce mélange, si rare, de
générosité, de ténacité et d'intelligence. J'aime votre sens aigu de l'Histoire et des hommes. Et aussi celui des priorités.
Il y a longtemps, m'avez-vous raconté un jour, vous avez été bouleversé par une remarque de Staline: Vatican, combien de divisions? Aussi, tout au long de votre pontificat, vous êtes vous efforcé de répondre à cette question. Face aux caméras des télévisions du monde entier, vous montriez, chaque fois que cela était possible, vos unités, vos bataillons. Prouvant ainsi que l'Eglise n'a nul besoin de conquêtes ni de croisades pour pouvoir constituer une armée, que l'appel à l'amour du prochain prôné par les Prophètes, par Jésus et par son maître, Hillel, suffit amplement à mobiliser la jeunesse d'aujourd'hui.
Le monde communiste a été votre première cible. Nous avons été nombreux, nous aussi à combattre les crimes de l'Empire soviétique. Aujourd'hui encore, on dit à Moscou que c'est l'action conjuguée du pape et de CNN qui a fini par avoir raison du Goulag.
J'aime, et cela ne vous surprendra pas, le choix de vos collaborateurs: Stanislas Dziwisz, monseigneur Jean-Marie Lustiger" Combien de fois, à travers l'Histoire, des dignitaires politiques et spirituels ont échoué parce que mal conseillés. Mais également, et la Bible en fourmille d'exemples, parce qu'ils ne savaient pas écouter leurs proches.
En vous exprimant ainsi publiquement mon admiration au lendemain de votre séjour triomphal en France