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Libération
TRIBUNE

Face à la privatisation de France Télécom, l'expression directe des salariés n'est pas qu'une promesse de Jospin. L'exigence démocratique

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publié le 10 septembre 1997 à 9h07

Un référendum dans une entreprise, France Télécom, de plus de 150

000 personnes, lancé par une organisation syndicale, voilà qui mérite des explications.

Certes, il s'agit d'abord d'une réponse à une situation concrète. Lionel Jospin, pendant la campagne électorale et en tant que Premier ministre (le 3 juillet sur France 2) avait affirmé que le personnel de France Télécom serait consulté avant toute décision sur l'avenir de l'entreprise. Or, non seulement le gouvernement va privatiser partiellement France Télécom, contrairement à ses engagements électoraux, mais de plus il refuse d'organiser la consultation des personnels à laquelle il s'était engagé. Il est choquant de voir réapparaître ainsi le cynisme en politique dont on pouvait croire la gauche guérie après sa débâcle électorale de 1993.

L'idée de ce référendum sur l'ouverture du capital est donc d'abord une réaction citoyenne face à une conduite politicienne.

Non pas que nous considérions que le personnel doive décider seul de l'avenir de son entreprise, France Télécom ayant une mission de service public, c'est l'ensemble de la société qui est concerné et pas seulement les salariés. C'est d'ailleurs pourquoi SUD-PTT a pris l'initiative d'un appel pour «réinventer le service public», qui a été signé par de nombreuses personnalités, économistes, responsables d'associations de consommateurs, etc., afin de sensibiliser l'opinion publique. Il est d'autant plus choquant de voir que la décision de privatiser l'entreprise a été pr