Finie la grande époque de compétition entre Russes et Américains
pour la conquête de la Lune. Faute de moyens, les Russes ont abandonné de fait la conquête spatiale et ne peuvent se maintenir dans l'espace que grâce aux financements américains. Les Européens n'ont malheureusement pas su gérer cette transition et nouer des liens privilégiés avec les Russes. Les Américains sont désormais les seuls à organiser la conquête de l'espace. Ce constat ne doit pas pour autant conduire à rejeter pêle-mêle astronautes et vols habités dans le vide sidéral, alors que l'on se réjouissait il n'y a pas si longtemps des exploits de Baudry et Chrétien.
Si certaines critiques apparaissent fondées, elles ne justifient pas les variations sinusoïdales de notre politique spatiale: le projet d'avion spatial Hermès hier, le véhicule de transfert automatique ATV aujourd'hui, l'exploration automatique de Mars et de Vénus demain.
Il serait illusoire d'imaginer que l'aventure spatiale puisse être compartimentée. Nous ne conserverons pas longtemps notre position forte dans les lanceurs ou dans l'observation de la Terre si nous ne pouvons jouer un rôle dans l'exploration de Mars ou si nous «passons notre tour» dans le projet de station spatiale internationale. L'intérêt bien compris d'Ariane-5 est d'ailleurs de participer à des missions de desserte et de ravitaillement de cette station.
L'exploration de l'Univers par l'homme est inévitable, quels que puissent être les moyens automatiques alternatifs disponib