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Analyse

Culture humaniste ou culte de la barbarie économique: les sociétés européennes sont face à un choix crucial. Espérons que la gauche européenne en a conscience. Endiguer la barbarie ultralibérale.

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par Alain Caillé, Guy AZNAR, Jean-Louis LAVILLE et Roger SUE
publié le 22 novembre 1997 à 12h03

Les dernières années de ce millénaire vont être cruciales pour le

destin des peuples d'Europe. Soit ils parviennent à redéfinir des valeurs et des normes d'action qui leur permettent d'inventer une histoire commune et d'endiguer les assauts d'un ultralibéralisme mondial de plus en plus dérégulé et destructeur, soit l'essentiel de ce qui reste de cohésion sociale sera balayé. Le pire est alors à craindre. Le fait que la gauche soit au pouvoir, ou y participe, dans treize pays d'Europe sur quinze, apparaît comme une chance historique, la dernière peut-être, de ne pas abandonner définitivement la culture humaniste par laquelle l'Europe a forgé son identité pour basculer dans le culte de la barbarie économique. Encore faut-il que cette gauche sache se montrer à la hauteur des enjeux.

La réduction du temps de travail Concernant le temps de travail, la question n'est pas d'être pour ou contre sa réduction, mais de déterminer dans quelle mesure doivent être maîtrisés les processus de réduction massive d'ores et déjà en cours, qui pénalisent surtout les préretraités, obligés de quitter leur activité de plus en plus tôt, les femmes, qu'on essaie de renvoyer dans leur foyer, les jeunes, qui n'arrivent pas s'intégrer sur le marché du travail. Eviter l'inégalité du partage de l'emploi implicite suppose un effort de baisse de la durée du temps de travail pour tous. Il importe donc de mettre en avant, malgré toutes les difficultés pratiques, l'objectif d'un partage de l'emploi collectiveme