Dans le genre médico-social, le Sexe de l'homme a tout pour entrer

dans le rang des best-sellers. Il a un public: les 25% d'hommes qui disent rencontrer des difficultés sexuelles, plus «tous ceux qui souhaitent s'informer, s'épanouir, améliorer leurs performances». Il a un auteur: le docteur Ronald Virag, «sommité mondiale, spécialiste des dysfonctions sexuelles masculines». Il a un ton: pas de jargon, mais de courts chapitres avec dessins, encadrés, résumés, plus une table des matières et un index efficaces; rien n'y est tabou: du coup de foudre à l'infidélité, du papa comblé à l'infertile, des hétéros aux zoophiles, de la langue au latex" on y parle de tout, avec à l'appui une foule de témoignages. Et surtout, cette encyclopédie de l'amour au masculin affirme pouvoir faire des miracles: le docteur Virag, nous dit-on, est «l'inventeur d'un traitement révolutionnaire de l'impuissance»: l'injection dans le pénis de papavérine, qui «permet à tout homme de déclencher lui-même son érection» et réalise «en quelques instants, ce que dix ans d'analyse ou des dizaines de séances chez le sexologue ne réussissent pas toujours». Fini les angoisses, «déjà, dans tous les laboratoires du monde, on travaille sur "la pilule du bonheur, voire de l'éternel désir», s'enthousiasme l'auteur. Après la pilule des femmes qui ne veulent pas être grosses, bientôt celle des hommes qui ne veulent pas être mous" On peut s'endormir en paix.

Il faut pourtant près de 650 pages au bon docteur Virag pour que