Jamais, dans notre histoire, n'a été si forte la tendance à
concentrer l'essentiel de la richesse, du savoir et du pouvoir sur une part aussi faible du territoire. Hors la mégalopole parisienne et quelques métropoles «branchées» par avions et TGV, point de salut. Cette tendance a des causes profondes: la «flexibilité» du marché du travail, sa «dérégulation» conduisent à rechercher les ressources humaines et les emplois là où ils sont déjà! La réforme de l'Aménagement du territoire annoncée par Dominique Voynet se heurtera à cette tendance lourde, qu'il faudra des décennies pour inverser.
Pourtant, il y a urgence. La circulation physique dans les mégalopoles approche l'apoplexie, les infrastructures lourdes de transport inter cités (TGV, grands aéroports) sont de plus en plus contestées. Et la conférence de Kyoto vient de rappeler l'urgence d'une limitation drastique de la production de gaz à effet de serre, dont le facteur déterminant est le transport. Transport des marchandises, mais surtout des personnes.
Dans l'entonnoir de la concentration spatiale dont il ne sera pas simple de sortir, il est vain de proclamer le droit à la fluidité des déplacements, démagogique de promettre (comme le fit Charles Pasqua) que chaque point du territoire sera à quelques dizaines de kilomètres d'un échangeur autoroutier ou d'une gare TGV.
Il existe une issue à court terme: un bond en avant dans la circulation «virtuelle» de l'information, du savoir, de la culture et du débat. La technique en off