Le Président a rendu son diagnostic, appuyé par les plus savants
docteurs politologues. Il sait enfin d'où vient cette peste que l'on ose à peine appeler par son nom: la montée inexorable du Front national, parti du racisme, de la haine des autres et du dégoût de soi, qui, après avoir contaminé des provinces entières, s'étend sur tout le pays et corrompt à présent sa noblesse. Non, le mal ne vient pas du chômage qui grimpe aussi inexorablement, de la précarité frappant le quart de la population, des quartiers et des cantons abandonnés au désespoir. Non, le mal ne vient pas de cette Europe, espérance de notre jeunesse, aujourd'hui servie par les élites nappée de la sauce amère du renoncement à un siècle de conquêtes sociales.
Non, le mal ne vient pas d'une gauche qui, en 1982, à peine arrivée au pouvoir, envoya au pilon un excellent argumentaire contre le racisme, tiré par centaines de milliers d'exemplaires, démontant un à un tous les mensonges xénophobes.
Non, le mal ne vient pas de ces princes de la droite célébrant les «valeurs communes de la droite et du FN» ou condamnant, qui l'invasion des étrangers, qui leurs odeurs.
Non, le mal ne vient pas de cette gauche plurielle dont je me réclame, rejetant en enfer les réfugiés d'Algérie ou de Chine au motif que la population de France est trop nombreuse, en tout cas qu'il y a trop de non-qualifiés.
Non, le mal ne vient pas de ces cinq misérables de la droite qui, pour garder Safrane et fauteuils, transgressèrent l'interdit.
La prop