Le texte ci-dessous est paru dans Libre Algérie n°1. Le bimensuel était édité jusqu'au 31 mars très officiellement par le Front des forces socialistes, membre de l'Internationale socialiste, président Aït Ahmed, initiateur de la Plate-forme de Rome, élaborée sous la houlette des religieux de Sant'Egidio et paraphée par le Front islamique du salut, le FLN, le PT, et le FFS. Libre Algérie, journal bilingue fut en vente à Alger du 9 au 22 mars. Cet article fut réservé aux pages écrites en arabe. Le lecteur francophone en fut privé. Deux langues, double langage? Ce n'est que le 31 mars, à 17h30, que la direction du FFS communiquait l'arrêt de son journal. En annonçant la suspension, le Dr Ahmed Djedda s'est plu à rappeler que son parti avait condamné jadis la publication du Protocole des sages de Sion et des Mémoires de Hitler, en Algérie.
Ce fut dit en guise d'excuse et non pour faire ressortir l'originalité de l'explication d'Auschwitz par la «guerre entre deux satans».
Vu tous les certificats de démocratie et d'antiracisme, que la direction du FFS s'autodécerne, comment ne pas s'étonner qu'elle ait mis vingt-deux jours pour réagir? Vingt-deux jours, le temps d'écouler son n° 1 et de publier un n°2 sans rectificatif. Faut-il croire que les lecteurs, les militants et les dirigeants n'aient rien vu de condamnable dans ces monstrueuses affirmations avant que, à Paris, on ne s'émeuve? La fréquentation «dialoguiste», quelques années durant, des intégristes a-t-elle fait perdre au FF