0n reparle d'un ministère de la Ville. Qu'il soit recréé ou pas ne constitue pas en soi un événement. Quelque chose pourtant est peut-être en train de changer. Le traitement politique officiel des problèmes urbains a longtemps été réduit à une liste de quartiers «à problèmes». L'idée que la ville forme un tout qui n'est pas la simple somme de ses parties semble avoir progressé, tout simplement parce que l'autre approche a manifestement échoué.
La «politique dans la ville» a-t-elle une chance de se transformer en une véritable politique pour la ville, voire d'annoncer une entrée de la ville en politique? Le lien très fort, établi par le récent rapport de Jean-Pierre Sueur entre action sur la ville et changement des découpages politiques, constitue à cet égard un tournant. C'est la reconnaissance d'une réalité simple: la délimitation des territoires n'est pas un aspect «formel» face aux problèmes de fond que représenteraient les politiques publiques. La distribution spatiale de la vie politique joue au contraire un rôle décisif sur les décisions prises et sur leur application effective.
La proposition de créer des conseils d'agglomération élus au suffrage universel, disposant d'une fiscalité et d'un pouvoir en partie transférés des communes et des départements, n'est pas une idée saugrenue. Elle rejoint les conclusions de ceux qui souhaitent favoriser des choix cohérents en matière de logement, d'emploi, de transports et d'urbanisme, et lutter contre les corporatismes géographe