C’est souvent à de petits signes que l’on sait le retour des grandes causes militantes. Et, en ce mai frileux, en voilà une revenue : celle de la défense et de la promotion de la sieste, une et indivisible, gratuite, laïco-cléricale et obligatoire (en maternelle). Alors que bientôt, sous la serviette sera la plage, on se penche avec un plaisir langoureux sur l’Art de la sieste. Petit ouvrage discret, comme murmurant sous une fraîche glycine zonzonnante, écrit par Thierry Paquot. «Je me souviens d’une maison de vacances qui n’appréciait guère la sieste, il me fallait m’exiler au fond du jardin, à l’ombre des pins parasols. Il y a des maisons strictement autoritaires et sectaires», écrit l’auteur qui trahit ainsi sa nature profonde de militant. Nature qui n’est pas sans réjouir. En effet, l’an passé dans nos colonnes estivales, nous déplorâmes l’éclaircissement des troupes siesteuses en cette époque laborieuse, obsédée de production, sinon de climatisation. Aussi, constater ce ralliement littéraire de Thierry Paquot est roboratif. Si l’ouvrage n’est pas un pavé (92 pages), il n’en demeure pas moins que, jeté dans le marigot des ayatollahs des cadences forcenées, il mêlera efficacement son frémissement léger aux forts ronflements des pratiquants assidus. Ce qui, espérons-le, déclenchera au final le tourbillon rebelle que nous promet le fameux effet-papillon.
Le bavardage érudit se présente sous l’aspect d’une marqueterie culturelle et littéraire. Thierry Paquot fou