Qui pourrait être surpris de voir une partie des lycéens dans la
rue? Ceux qui ont suivi la consultation réalisée il y a six mois savent à quel point s'y sont exprimées de fortes attentes. Loin d'y proposer un abandon des exigences culturelles ou l'alignement démagogique de l'école sur les critères de la société marchande, les lycéens ont massivement souhaité une présence éducative plus forte, une aide méthodologique accrue, un accès plus systématique à l'expression artistique et une réflexion approfondie sur les questions civiques, juridiques et politiques qui fondent notre République.
Beaucoup d'entre eux réclament maintenant «plus de profs». Ils ont raison. Il est inacceptable que des classes soient encore privées d'enseignants, que certaines pâtissent d'effectifs pléthoriques tandis que des enseignants restent sans affectation. Le pouvoir s'est engagé sur ces points. Les décisions des jours prochains et celles qui seront prises pour éviter à l'avenir de tels dysfonctionnements par une gestion plus déconcentrée des personnels, devront être regardées avec beaucoup d'attention.
Mais, au-delà de ces aménagements indispensables, les résultats de la consultation lycéenne permettent d'entendre une autre demande, plus fondamentale: «Plus de profs», c'est aussi des enseignants plus présents, plus attentifs à aider chacun, plus disponibles. Les élèves ne veulent transformer leurs professeurs ni en assistantes sociales, ni en confidents, ni en psychothérapeutes. Ils veulent des profes