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Libération
TRIBUNE

Les lycéens. L'autre mouv'.

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par Bruno Mattei
publié le 20 octobre 1998 à 12h11

Le mouvement des lycéens semble un peu plus difficile à comprendre

qu'il n'en a l'air. Ne voilà-t-il pas que d'indésirables casseurs se sont invités pour ternir les belles images des parcours juvéniles! Tout le monde les aime, ces lycéens bien mis et bien intentionnés, au point que Claude Allègre soi-même a fait savoir qu'à titre personnel il figurerait sans problème en tête du cortège. La seule incertitude serait en somme de savoir si le mouvement est d'essence plus quantitative que qualitative: demande-t-on d'abord plus de profs pour des classes moins chargées et moins de programmes pour plus de réussite ou/et un lycée démocratique? Tout ceci est bel et bien, mais le débat est un peu dérisoire. Les «sauvageons» des queues et des milieux de manifs, ceux qui viennent d'on-sait-trop-bien-où, n'ont rien à demander, parce qu'ils n'ont plus rien à dire qui puisse être entendu. En pillant en direct, ils rappellent qu'il y a deux peuples de la jeunesse. Celui qui a toutes ses chances encore et qui ne demande rien d'autre qu'à revoir la copie de l'école pour que les meilleurs gagnent, et la jeunesse des «exclus», qui a déjà fait les frais de l'ordre néolibéral et social-démocrate: mais ces vaincus n'entendent pas l'être sans le faire savoir à leur détestable manière.

Traiter la question des lycées les yeux rivés sur un budget, c'est retarder d'autres échéances, dont nous n'avons que les prémices. La loi d'orientation de l'école de 1989 fait obligation d'un droit à l'éducation pour t