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TRIBUNE

Déboutés de la régularisation, certains sans-papiers font la grève de la faim depuis le 1er septembre. Voici l'histoire de cinq d'entre eux, en France depuis des années. Visages de sans-papiers.

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publié le 22 octobre 1998 à 12h18

Les grévistes de la faim du Val-de-Marne, déboutés de la

régularisation, ont déménagé au quarante-cinquième jour de la cathédrale de Créteil à la salle du conseil municipal de Limeil-Brévannes, avec l'accord du maire socialiste, Joseph Rossignol. Tous les élus communistes et verts du département lui ont apporté leur soutien, ainsi que le maire socialiste de Fresnes et les élus chevènementistes de Limeil et d'Ivry. L'initiative courageuse de Joseph Rossignol marque un tournant. Jusqu'ici, les grévistes et manifestants, soutenus par la «gauche morale», trouvaient asile dans les églises et les temples. Aujourd'hui, ce sont des élus de terrain, des conseillers généraux avec leur président, des responsables de la paix civile et de la convivialité dans leur commune et dans le département, des syndicats ouvriers, des associations populaires, qui leur ouvrent leurs portes. D'une préoccupation morale et citoyenne, la question des sans-papiers déboutés devient une question d'ordre social public. Le refus de régulariser les sans-papiers qui en ont fait la demande perturbe la vie de nos communes des banlieues populaires, il pèse sur le marché du travail en offrant aux employeurs clandestins des dizaines de milliers de travailleurs sans droits, il renvoie dans les ténèbres extérieures des femmes et des hommes qui vivent et travaillent depuis des années pour nous, parmi nous, qui ont amis, compagnes et compagnons chez nous.

Ces déboutés, ces grévistes de la faim, qui sont-ils? J'ai sous l