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Libération

Le risque américain.

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publié le 9 novembre 1998 à 16h06

Les Etats-Unis sont souvent donnés en exemple au reste du monde:

plein emploi, pas d'inflation et excédent budgétaire; croissance forte, créations d'emplois qualifiés dans les services, forte progression de l'investissement, capacité à créer des entreprises. Il est vrai qu'un certain nombre de caractéristiques sont très favorables: flexibilité, facilité à financer les créations d'entreprises, intensité de la concurrence. Cependant, la prospérité apparente des Etats-Unis repose sur des fondements macro-économiques fragiles.

Après la récession de 1991-1992, l'économie américaine est repartie sur une trajectoire apparemment saine, avec une forte progression de l'investissement, des créations massives d'emplois et une stabilité des prix. En réalité, une large part de la stabilité des prix est due, à la chute des prix des matières premières, à la remontée du dollar depuis le printemps 1995 et à la forte progression des importations, qui ont compensé l'insuffisance de l'offre de biens aux Etats-Unis par rapport à la demande intérieure.

Plus intéressant est l'enchaînement qui soutient la prospérité. La reprise de l'investissement des entreprises depuis la fin de 1992 n'a pas été entièrement financée par l'épargne interne des Etats-Unis. Malgré la baisse continue du déficit public, qui se transforme en 1998 en un excédent, la chute de l'épargne des ménages implique que les Etats-Unis recourent de plus en plus à l'endettement extérieur (leur déficit extérieur en 1998 sera de l'ordre de