Il y a aujourd'hui beaucoup de pression en Europe en faveur d'une
politique économique plus stimulante: poursuite de la baisse des taux directeurs de la Banque centrale européenne, augmentation des déficits publics même au-delà de la limite de 3% des PIB autorisée par le pacte de stabilité, réalisation d'infrastructures publiques financées par un grand emprunt européen... Avant de réfléchir à ces politiques, il est nécessaire de caractériser la situation mondiale: quel type de choc subissons-nous, quel type de réaction a déjà été mise en place?
La crise asiatique peut être présentée en deux étapes. Dans un premier temps, dans la plupart des pays, il y avait suraccumulation de capital (en Corée, avant la crise, le taux d'utilisation des capacités de production était de 65% seulement), les entreprises investissant sans se soucier de vérifier que les marchés existaient. La crise, à partir de 1997, a consisté en un effondrement de la demande intérieure de ces pays, les déséquilibres (surendettement, capital inefficace...) apparaissant au grand jour. Le choc qui a affecté la planète est donc un choc négatif de demande, dans une situation où il y avait déjà pléthore de l'offre. Il s'est diffusé depuis l'Asie vers les autres pays par l'intermédiaire des flux commerciaux.
Face à ce choc, la réaction des banques centrales a été rapide. Il ne faut pas regarder seulement les taux d'intérêt, mais surtout la quantité de liquidités qu'elles créent. Dans tous les pays, y compris les Etats-Uni