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Libération
TRIBUNE

Après la censure du texte sur la Sécu par le Conseil constitutionnel. Aubry ne lachera pas la bride aux medecins.

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publié le 21 décembre 1998 à 17h00

La Sécu va bientôt pouvoir concurrencer les meilleurs polars:

suspense, rebondissements et ambiance politique garantis. La décision prise vendredi soir par le Conseil constitutionnel d'annuler deux articles de la loi votée le 3 décembre, qui posaient le principe d'une responsabilité collective des médecins en cas de dépassement des dépenses de santé (Libération de samedi-dimanche), revient tout simplement à remettre en selle" les ordonnances Juppé. Une perspective peu réjouissante pour Martine Aubry. Sans remettre en cause l'esprit du plan de son prédécesseur, la ministre de la Solidarité estimait pourtant avoir bâti un système «plus simple et plus juste». Le «mécanisme de reversement» qu'elle proposait devait s'imposer à tous les médecins, spécialistes et généralistes, à la clôture des comptes de chaque année en cas de dépassement des objectifs. Dans cette configuration, une contribution ­ un chèque ­ leur aurait été alors demandée. Madelin jubile. La semaine dernière encore, le cabinet d'Aubry estimait que la facture pourrait atteindre, au pire, 1 milliard de francs sur l'année 1998 pour les spécialistes, soit environ 20 000 F par praticien. Raté. Selon le Conseil constitutionnel, ce caractère «collectif» introduisait une «rupture d'égalité». «Le gouvernement serait bien avisé de tirer les leçons ["] et de remettre en question la politique de rationnement des soins pour engager enfin une véritable réforme libérale de notre assurance maladie, a aussitôt réagi Alain Madeli