En juillet 1998, l'Association des volontaires pour l'humanité,
dirigée par Sandyawan Sumardi, révélait que, lors des journées d'émeutes du mois de mai, 156 femmes avaient été violées, avant d'être mutilées et, dans certains cas mises à mort. 80% de ces femmes étaient d'origine sino-indonésienne, et la plupart de ces actes ignominieux ont pris place dans le quartier chinois de Glodok, à Jakarta. Le nouveau gouvernement indonésien, nommé le 22 mai par B.J. Habibie, a longtemps refusé de tenir compte des «rumeurs infondées» véhiculées par des «fauteurs de troubles». Mais la somme considérable de témoignages amassée par l'association de Sandyawan Sumardi a bientôt contraint les autorités indonésiennes à créer une commission d'enquête spéciale (TGPF). Celle-ci, dans un premier temps, a déclaré «invalides» les récits pourtant accablants des rescapées de Glodok. Puis, au mois de novembre, elle a admis que 66 cas de viols étaient «avérés». Mais ceux-ci, selon les porte-parole du gouvernement, n'étaient le fait que de «bandes de pillards». Or plusieurs dizaines de témoignages concordants permettent d'établir avec certitude, selon l'AVH, que l'armée a exercé une responsabilité directe dans ces multiples viols, ne serait-ce qu'en tolérant que des hordes de miliciens à sa solde s'adonnent à pareille sauvagerie. Marzuki Darusman, le président de la commission d'enquête, a lui-même déclaré qu'il était «légitime de supposer que le Kostrad (Forces de réserve stratégiques de l'armée) «éta