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Libération

SOS requins, suite.

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publié le 7 janvier 1999 à 23h27

Le 1er décembre, Libération publiait un article qui se voulait être

mon portrait de «requinologue». Cet article débute par une citation à caractère diffamatoire émanant d'un «collègue» qui me compare au grand requin blanc «ambitieux et solitaire»! Je laisserai à sa frustration ce mystérieux «collègue» pour faire une mise au point sur le problème des requins, car ma seule ambition est de mieux connaître ces merveilles de l'évolution et de changer leur triste image de marque. Les travaux scientifiques des deux dernières décennies ont montré que les requins n'étaient ni primitifs ni stupides! Depuis le dévonien (400 millions d'années), ils se sont parfaitement adaptés à leur environnement et à leur fonction de prédateur.

Hier menaçants, aujourd'hui menacés, pourquoi est-il question de les conserver? Les requins représentent une ressource extrêmement intéressante pour l'homme: dans le requin, tout est bon, la chair, l'huile de foie, la peau, les dents, le squelette, etc., mais leur exploitation est anarchique et l'effort de pêche est tel que certaines populations sont menacées. En 1996, 760 000 tonnes d'élasmobranches (requins et raies) ont été débarquées dans le monde (source: FAO), mais à cela il faut ajouter 400 000 tonnes débarquées mais non enregistrées dans les statistiques «officielles» (certains pays n'ont pas les moyens ­ ou la volonté ­ de collecter ces statistiques) et au moins 300 000 tonnes pêchées mais rejetées à la mer. Au total, c'est près de 1,5 million de tonnes