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Libération
TRIBUNE

Comment en finir avec l'Europe libérale et la logique de mondialisation? En en revenant au plein exercice de la souveraineté nationale, affirme un groupe de communistes critiques, qui propose de décréter un moratoire sur le franc. Notre France d'abord.

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publié le 14 janvier 1999 à 23h10

La France va-t-elle pouvoir continuer à exister, du moins en tant

qu'entité politique souveraine? Cette question concerne l'ensemble des conquêtes sociales et démocratiques forgées dans le cadre de la nation au cours de ces deux derniers siècles. Elle concerne également la capacité de solidarité de notre pays vis-à-vis des peuples de la planète qui luttent pour leur émancipation: face aux tutelles économiques et politiques que ces derniers se voient imposer, la France, de la bataille de Valmy au discours de Phnom Penh, représente encore un point d'appui par ce qu'elle peut symboliser de refus de soumission ou d'alignement.

Si l'on veut bien aller au-delà de l'actualité et des stratégies du moment, quelques questions méritent d'être posées: la volonté politique peut-elle s'imposer face aux «contraintes économiques extérieures»? De quoi, de qui, cette volonté peut-elle procéder? Dans quel cadre peut-elle s'exercer? Et avec quels outils? Notons que, sur ces questions-là (ce qui ne veut évidemment pas dire sur toutes les questions), le clivage ne passe pas entre la gauche et la droite, mais à l'intérieur de ces familles, en fait au sein même des partis eux-mêmes.

La volonté politique peut-elle s'imposer? Répondre avec des «mais» et des «si» ne peut qu'alimenter la crise de la politique, c'est-à-dire le sentiment d'impuissance qu'éprouvent les citoyens pour faire prévaloir les choix qu'on leur demande pourtant d'exprimer lors des rendez-vous électoraux. Le désarroi, voire l'exaspéra