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Libération

Economiques. Arrogance

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publié le 18 janvier 1999 à 23h12

Le déficit de la balance courante des Etats-Unis sera de l'ordre de

300 milliards de dollars en 1999, en progression constante depuis 1992. Cette évolution n'inquiète absolument pas les Américains, alors qu'elle perturbe gravement le Système monétaire international.

Pour éviter l'effondrement de la monnaie américaine à partir de 1995, les banques centrales asiatiques ont dû acheter d'énormes quantités de dollars. Cette accumulation de réserves de change a impliqué l'explosion de la masse monétaire et du crédit dans ces pays, d'où les investissements inefficaces, et finalement la crise de 1997.

L'épargne mondiale est canalisée vers les Etats-Unis, alors que le rendement potentiel du capital est plus élevé dans les pays moins avancés. Il y a donc détournement d'épargne vers un pays où le capital par tête est très élevé, et qui devrait normalement être exportateur d'épargne.

Aujourd'hui, tous les investisseurs craignent un effondrement du dollar, avec la croissance sans fin du déficit extérieur. D'où l'instabilité des choix d'investissement, la volatilité des taux de change et le risque d'une surévaluation de l'euro.

Cependant, les Américains ne perçoivent absolument pas la nécessité de réduire leur déficit extérieur. Ils prétendent que l'efficacité de leur économie est telle que tout le monde désire y investir son capital (ce que nous appelons l'«arrogance» des Etats-Unis). De ce fait, les flux d'investissement se dirigeraient naturellement chez eux pour y obtenir des rendements é