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TRIBUNE

En réformant la Politique agricole commune, Bruxelles veut maximiser les exportations: ambition insuffisante. L'agriculture doit reconquérir l'Europe. Par le Groupe de Bruges.

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publié le 19 janvier 1999 à 23h13

Hier considérée comme le principal levier de la construction

européenne, la Politique agricole commune apparaît aujourd'hui comme un frein. Pour beaucoup de citoyens, soucieux à juste titre de la qualité de leur alimentation, de l'emploi, de l'environnement et de l'utilisation adéquate des fonds publics, elle n'apparaît plus comme juste, légitime et porteuse d'avenir.

La Commission européenne se propose de réformer cette politique en partant d'une idée simple: diminuer les prix des principaux produits agricoles pour les rendre plus compétitifs sur les marchés mondiaux et compenser cette baisse par des aides directes aux producteurs, de façon à préserver leurs revenus. Mais le fait de maximiser les exportations agricoles ne représente pas une ambition suffisante pour l'Union européenne et ne garantit pas un avenir acceptable aux producteurs. La mission essentielle de l'agriculture est d'assurer la santé des consommateurs et de préserver le cadre de vie de la population européenne.

Aujourd'hui, la politique agricole défavorise les fermes de polyculture-élevage basées sur la valorisation des ressources locales. Elle accentue la concentration des élevages, donc l'apparition des crises environnementales. Elle met l'emploi agricole en péril et fragilise les dynamiques de développement rural. En distribuant des aides publiques de façon inéquitable, elle creuse des disparités entre les homme et entre les territoires. Par ses excès, elle est responsable de la perte de confiance des con