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Libération
TRIBUNE

Le PS envisage des démolitions de HLM. Mais combien de temps va-t-on continuer à évacuer les «pauvres» des centres-ville, et vers où? Nous, habitants des cités «à démolir».

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par François ROSSO
publié le 19 janvier 1999 à 23h13

Le 24 décembre 1998, avec quelques heures d'avance sur le Père Noël,

François Geindre, maire d'Hérouville-Saint-Clair et délégué à la Ville du Parti socialiste, nous annonçait dans Libération que nos quartiers allaient être démolis et remplacés par un «parc alternatif». Et ce souhait deviendra rapidement une réalité car le budget 1999 prévoit le financement de milliers de «démolitions-reconstructions» de logements HLM. D'après François Geindre, nous concentrons en effet tous les «problèmes sociaux, économiques, ethniques, religieux, générationnels, d'éducation, obstruant ainsi l'horizon de nombreux jeunes qui ne s'imaginent même plus disposer d'un avenir». Cette concentration se fait «massivement et mécaniquement».

Habitants de ces quartiers promis à la démolition, et à une hypothétique reconstruction, nous demandons comment celle-ci pourrait être de meilleure qualité, puisque depuis la réforme de la politique du logement de 1977 la décision a été de réduire fortement l'aide à la pierre au profit de l'aide à la personne. A moins qu'il ne s'agisse de logements expérimentaux, mais au titre de quelle expérience alors?

Nous nous demandons où seraient construits ces nouveaux logements puisqu'on ne veut plus nous voir nous concentrer comme avant. Ce sera, dit François Geindre, «négocié dans le projet d'agglomération». Ce qui veut dire que les pauvres concentrés en centre-ville ou en première couronne seront logés en deuxième couronne ­ où l'emploi est beaucoup plus clairsemé voire in