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Libération
Interview

Après la décision allemande de mettre fin au nucléaire, l'Assemblée nationale débat aujourd'hui des énergies. Autour de ces questions, «Libération» a réuni quatre experts. Quel avenir pour le nucléaire?

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publié le 21 janvier 1999 à 23h15

Faut-il sortir du nucléaire en France?

Olivier Godard. Vu la surcapacité, par rapport à nos besoins, d'un parc électronucléaire encore jeune, des décisions sur la sortie du nucléaire ne sont pas d'actualité en France. On n'est pas non plus dans une nasse au plan économique: l'électricité nucléaire reste moins chère que celle produite par d'autres moyens, même si le gaz est entré dans la zone de compétitivité. En revanche, il faut préparer les options pour élargir l'éventail des choix que l'on aura à faire quand il faudra commencer à remplacer les centrales nucléaires vieillies. Cela se produira sans doute à partir de 2010-2015. Il faut développer beaucoup plus activement les actions de recherche, de développement et de soutien à certaines niches de marché pour les énergies nouvelles, comme l'éolienne. Vouloir diversifier les sources d'énergie et se préparer en conséquence, c'est une condition pour qu'il puisse y avoir une démocratie des choix énergétiques. Le souci légitime pour le long terme ne doit pas déboucher sur des engagements irréversibles dans certaines filières qui empêcheraient de pouvoir faire des choix. La démocratie tous les cinquante ans, ça ne suffit pas.

Monique Sené. La décision qui a été prise par l'Allemagne a l'avantage de l'obliger à trouver d'autres solutions. Je ne dis pas que la France est dans ce cas-là; mais si elle décidait maintenant non pas de tout arrêter mais de réduire sa part de nucléaire, les programmes alternatifs auraient enfin une chance