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TRIBUNE

Calquer, comme le suggère Attali, notre enseignement supérieur sur celui des Etats-Unis, est vain: tout étudiant ambitieux sait que les équivalences ne fonctionnent plus. Pour un master français d'un an.

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par Bertrand GIROD DE L'AIN
publié le 27 janvier 1999 à 23h19

Claude Allègre va engager, dans les prochains jours, un énième

combat sur un nouveau front, celui des formations supérieures. Avec, une fois de plus, un rapport choc, celui de la commission présidée par Jacques Attali.

Prophète utilement dérangeant, Attali y annonce l'inévitable mondialisation de la formation des élites. Comment éviter, ajoute-t-il, qu'elle soit régie par la logique du marché dictée par le colosse américain. Sa solution: construire un «modèle européen d'enseignement supérieur».

Les études universitaires seraient, dans toute l'Europe, découpées en trois cycles: le premier de trois ans, le deuxième de deux ans et le troisième, le doctorat, de trois ans. Cette proposition se fonde sur l'organisation des systèmes universitaires américains et britanniques: undergraduate, sanctionné par le bachelor, puis graduate, qui mène au master, et enfin le doctorat. Actuellement, cette organisation en trois cycles est en place ou va l'être dans près des trois quarts des universités du monde.Les réalités de cette mondialisation des diplômes modifient déja les logiques des déplacements d'étudiants. La Communauté européenne, visant à accroître les échanges d'étudiants, a mis au point une «monnaie universitaire», les crédits européens de transfert: on additionne le nombre d'heures de cours, validé par des examens, acquis par l'étudiant. La Commission envisage d'automatiser ce système, ce qui irait jusqu'au bout d'une logique d'équivalences, fondé sur un postulat: la qualité des ét