Une note de Claude Allègre sur les conditions du soutien aux élèves
de seconde en difficulté vient encore d'accroître la confusion qui règne dans l'Education nationale. Par tactique ou par réflexe, il s'en remet à la culture jacobine de la circulaire pour initier la «réforme» des lycées! A l'occasion de la prochaine consultation sur les collèges, le débat ne pourrait-il s'élever d'un cran et porter sur la culture scolaire, alors que la délinquance de préadolescents «multirécidivistes» est devenue une préoccupation majeure? Certes, les causes sociologiques de la violence des jeunes sont largement exposées: urbanisme et ghettoïsation, familles éclatées, chômage et déstructuration sociale, dilution des repères, hormis ceux d'un consumérisme sans frein et du prestige de l'argent. Mais ces enfants, ces «mineurs délinquants» dont on discute l'éloignement, le placement, voire la détention, ne sont-ils pas tous des collégiens ou des marginalisés du collège? Pourquoi, sans y voir la raison unique, le rapport entre l'échec scolaire, l'humiliation née de la distance culturelle, la frustration de ne pas se sentir à sa place et les effets psychiques qui en résultent ne sont-ils pas plus largement pris en compte? Est-ce parce qu'on n'ose pas mettre en jeu la conception et les contenus d'un collège hérité de l'ancien premier cycle d'un enseignement secondaire destiné par la IIIe République à sélectionner une élite?
Cet enseignement secondaire baignait dans une tradition intellectuelle et cu