Un sondage auprès des Français sur la Chambre haute ferait à coup
sûr émerger certains épisodes récents moyennement glorieux. De l'élection aux relents politiciens de son président, au rejet du projet sur la limitation du cumul des mandats, la majorité sénatoriale n'a pas vraiment brillé aux yeux de l'opinion.
Et son refus provisoire, je l'espère de toute révision constitutionnelle sur la parité ne fait qu'aggraver ce divorce. Voilà un texte porté par le Premier ministre, voté à l'unanimité par les députés, officiellement approuvé par le Président de la république, mais qui ne trouve pas grâce aux yeux de la droite sénatoriale.
On passera sur les arguties censées justifier une telle attitude: ne pas «humilier» les femmes. Sans doute demain, à propos du PACS, les mêmes veilleront-ils à éviter pareille «humiliation» aux homosexuels" Des prises de position à ce point passéistes provoquent des réactions légitimement indignées, comme l'analyse de Gisèle Halimi parue dans ces colonnes ou les commentaires concis de la députée RPR Roselyne Bachelot. En traitant les sénateurs de «cons», celle-ci a assez bien exprimé le sentiment général? Tout juste se permettra-t-on lui de faire remarquer qu'en toute logique, ce vocable ne devrait s'appliquer qu'à ceux qui ont voté contre la parité" Dès lors surgissent certaines questions: à quoi sert le Sénat? En quoi contribue-t-il utilement au fonctionnement de notre démocratie?
Constatons d'abord que la plupart des grands pays démocratiques fonc