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Analyse

Kosovo: l'échec de la prévention des conflits

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Les Etats-Unis, la Russie et l'Europe n'ont tiré aucune leçon de l'épreuve de la Bosnie.
par Christian MERIC
publié le 15 février 1999 à 23h33
(mis à jour le 15 février 1999 à 23h33)

En ouvrant la Conférence sur la paix au Kosovo, le président de la République s'est exprimé avec fermeté: «La France, pas plus que ses partenaires, ne tolérera que persiste un conflit qui bafoue les principes essentiels de la dignité humaine; nous voulons la paix sur notre continent.» Il faut souhaiter que son message soit entendu.

Il était temps, du reste, que les Etats-Unis, la Russie et les Européens prennent l'affaire du Kosovo en main. Ne sont-ils pas responsables, autant que Milosevic et l'UCK, du drame qui endeuille le territoire de la Serbie? La «guerre civile» du Kosovo aurait-elle éclaté si une véritable politique de «prévention des conflits» avait été appliquée dans cette région de l'Europe centrale par des Etats dont le souci dominant, après l'épreuve de la Bosnie, aurait dû être que l'incendie, stoppé avec tant de mal, ne se propage ailleurs. L'échec de la prévention est donc patent. Il semble utile d'en rappeler quelques-unes des raisons.

En 1989, Belgrade a imposé un contrôle direct sur la politique judiciaire, sociale et financière du Kosovo. En 1990, le Parlement du Kosovo était dissous, et des lois relatives à l'éducation, l'enseignement, l'emploi et au service de santé privaient les Albanais de leurs droits. Certes, les chancelleries évoquèrent-elles les dangers d'une telle politique mais rien ne fut tenté pour contraindre Milosevic à revenir au statu quo ante.

En septembre 1992, des missions de l'OSCE ont été dépêchées au Kosovo pour promouvoir le dialogue,