Comme elles sont bonnes, ces grandes dames, épouses et filles
d'hommes puissants et célèbres! Comme elles sont savantes, ces femmes qui pensent et écrivent avec talent, qui pour la modification de l'article III, qui pour la modification de l'article IV de la Constitution. Comme il est beau, ce match philosophique entre l'universalisme et le différentialisme, et comme elles sont superbes, ces athlètes de la dialectique, persuadées de nous jouer un grand moment d'Histoire! Quel bel exemple d'indépendance elles nous donnent, ces femmes bien nées, bien mariées et bien installées, débarrassées de toute contrainte d'ordre matériel. Admirables! Généreuses! Car ce pouvoir de régner sur les esprits, de gouverner les comportements, c'est bien ce pouvoir-là qu'elles veulent partager avec nous.
Nous les obscures, les silencieuses" Nous les secrétaires, collaboratrices et assistantes. Nous les mères de famille, qui cuisinons et repassons la nuit, après une journée au bureau, après le dîner et le coucher des enfants. Voilà qu'on s'intéresse à notre sort! On va enfin nous permettre de faire de la politique! On veut nous introduire au Parlement, avec notre douceur légendaire, notre intuition et notre sensibilité. L'époque de Catherine de Médicis et de la Saint-Barthélemy est révolue. On n'est même plus au temps de la Thatcher. En effet, ces femmes d'Etat avaient des causes religieuses, stratégiques et économiques à défendre. Aujourd'hui, grâce à l'Europe qui s'occupe de tout, le débat sur les