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Libération
Critique

Parité. Un recueil de textes analyse la guerre des sexes à travers le XXe siècle. Antiféminisme à la française. Un siècle d'antiféminisme, sous la direction de Christine Bard, préface de Michelle Perrot, Fayard, 180 pp., 150 F.

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publié le 16 février 1999 à 23h46

Soudain la question des femmes revient à la mode. Elle n'était donc

pas réglée? Un livre tombe pile dans l'actualité pour rappeler que l'histoire des femmes n'est pas linéaire, qu'elle a toujours connu des rechutes ­ les Américaines ont même mis un mot sur ce retour en arrière: Backlash (utilisé auparavant pour les Noirs). Un siècle d'antiféminisme (textes d'historiennes rassemblés par Christine Bard) ne va pas remonter le moral de celles qui croient que la voie de l'égalité est définitivement ouverte, que le progrès est irréversible.

«Antiféminisme», tout d'abord, ne signifie ni allergie aux féministes, ni simple manifestation de misogynie, mais de l'opposition à l'égalité des sexes. On découvre ainsi l'«antiféminisme» de Zola à Bertrand Blier en passant par les partis politiques d'extrême droite, de droite, de gauche et d'extrême gauche, parce que l'antiféminisme traverse les camps politiques ­ quoique la gauche soit généralement plus favorable à l'égalité des sexes que la droite.

Ainsi, en 1925, quand le Parlement refuse encore le droit de vote aux femmes, ce sont les radicaux qui s'y opposent (les femmes sont accusées d'être influencées par leurs curés). Un député radical explique qu'il faut rejeter «le féminisme, c'est-à-dire cette confusion des sexes qui tend non plus à l'équivalence des conditions, mais à leur identité». Ce sera un homme politique de droite, Charles de Gaulle, qui décidera, en 1944 enfin, que les Françaises auront le droit de voter.

Pour accentuer la conf