Les chasseurs face aux écologistes, séparés par les gendarmes
mobiles et les CRS: cette scène, jusque-là réservée au Médoc et à ses tourterelles, pourrait bien se généraliser à toute la France et devenir une image aussi caricaturale que stérile. Caricaturale des deux côtés. La grande majorité des chasseurs ne se reconnaît pas dans les abus de l'extrême-chasse qui rivalise en propos machistes et injurieux contre la ministre de l'Environnement et appelle à ne pas respecter les décisions de justice. Et la très grande majorité des écologistes ne cherche pas à interdire, voire à empêcher la pratique de la chasse.
Stérile aussi parce qu'en se focalisant sur ces affrontements, on en vient à oublier l'essentiel: sous la pression de l'agriculture intensive, de l'artificialisation des sols par les infrastructures et l'urbanisation, les espaces disparaissent à vue d'oeil, et nombre d'espèces animales sont menacées. Face à ces risques, écologistes et chasseurs ont des intérêts communs, des raisons communes de protester et d'agir de concert pour la protection de la nature.
Encore faut-il que chacun fasse un pas en direction de l'autre. Ainsi il faut que les écologistes prennent en compte les craintes des chasseurs: ils voient que chaque limitation de ce qu'ils considèrent comme un droit acquis est suivie par un nouveau recul. Ils craignent que la chasse soit réduite à sa portion la plus congrue. Mais il faut aussi que les chasseurs admettent que la pratique de la chasse doit être plus res