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TRIBUNE

Les chasseurs ne tiennent pas tous un discours extrême. Les écolos ne veulent pas tous interdire la chasse. Organisons un «Grenelle de la chasse» pour partager la nature. Chasseurs, venez discuter.

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par Denis BAUPIN
publié le 22 février 1999 à 23h50

Les chasseurs face aux écologistes, séparés par les gendarmes

mobiles et les CRS: cette scène, jusque-là réservée au Médoc et à ses tourterelles, pourrait bien se généraliser à toute la France et devenir une image aussi caricaturale que stérile. Caricaturale des deux côtés. La grande majorité des chasseurs ne se reconnaît pas dans les abus de l'extrême-chasse ­ qui rivalise en propos machistes et injurieux contre la ministre de l'Environnement et appelle à ne pas respecter les décisions de justice. Et la très grande majorité des écologistes ne cherche pas à interdire, voire à empêcher la pratique de la chasse.

Stérile aussi parce qu'en se focalisant sur ces affrontements, on en vient à oublier l'essentiel: sous la pression de l'agriculture intensive, de l'artificialisation des sols par les infrastructures et l'urbanisation, les espaces disparaissent à vue d'oeil, et nombre d'espèces animales sont menacées. Face à ces risques, écologistes et chasseurs ont des intérêts communs, des raisons communes de protester et d'agir de concert pour la protection de la nature.

Encore faut-il que chacun fasse un pas en direction de l'autre. Ainsi il faut que les écologistes prennent en compte les craintes des chasseurs: ils voient que chaque limitation de ce qu'ils considèrent comme un droit acquis est suivie par un nouveau recul. Ils craignent que la chasse soit réduite à sa portion la plus congrue. Mais il faut aussi que les chasseurs admettent que la pratique de la chasse doit être plus res