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Libération
TRIBUNE

Pétition. Nous refusons l'accord du 20 janvier sur les intermittents du spectacle, qui porte un coup à la résistance du cinéma français. Principe de solidarité.

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publié le 2 mars 1999 à 23h58

Madame la ministre de la Culture vient de se féliciter des nouvelles

mesures en faveur des intermittents du spectacle prévues par l'accord du 20 janvier 1999 dans le cadre de l'Unedic.

Cette prise de position, par voie de presse, nous heurte et nous blesse. Les propos de Catherine Trautmann révèlent une erreur d'appréciation: signé dans la précipitation et sous la pression du Medef (ex-CNPF) avec certaines confédérations syndicales (sauf la CGT), cet accord va modifier fondamentalement le régime d'assurance chômage des réalisateurs, techniciens et ouvriers du cinéma et de l'audiovisuel.

Sous prétexte d'économies, il a été décidé de revenir sur un principe de solidarité qui consistait à indemniser les jours non travaillés entre les films sur la base d'un salaire par métier. Pour dire les choses autrement, jusqu'à présent, les réalisateurs et techniciens du cinéma et de l'audiovisuel étaient, par métier, égaux face au chômage. Un jeune réalisateur de court métrage (si tant est qu'il soit arrivé à se faire payer suffisamment d'heures de travail pour avoir droit à des indemnités) était indemnisé au même tarif que n'importe quel réalisateur de long métrage, quel que soit le budget dudit long métrage ou son nombre d'entrées.

C'est ce principe de l'égalité dans l'intermittence que la réforme du 20 janvier remet en cause. Dorénavant, ceux qui débutent, qui cherchent, qui risquent, les plus démunis d'entre nous seront plus pauvres jusqu'à être éliminés, tandis que les plus riches seront