La «charte pour la réforme du lycée» présentée aujourd'hui au
Conseil supérieur de l'éducation ne constitue évidemment pas une révolution. La structure du lycée français, stabilisée par Lionel Jospin lors de son passage rue de Grenelle, ne bouge pas, tant en ce qui concerne les trois grandes voies (générale, technologique et professionnelle) que pour les séries qui structurent celles-ci. Les grands équilibres disciplinaires ne sont pas touchés, et les principes de l'enseignement secondaire sont respectés: programmes nationaux, choix progressif par les élèves de leur spécialisation, volonté de doter chacun d'une culture générale, maintien de la place éminente de l'enseignement philosophique (on peut seulement regretter que l'on n'ait pas envisagé de l'étendre au lycée professionnel), rôle clé du baccalauréat et, surtout, construction, à travers toutes les disciplines, d'un savoir critique et d'un accès progressif à l'argumentation rationnelle, seuls véritables moyens pour exercer sa citoyenneté.
Au regard de cette permanence, les changements introduits peuvent apparaître mineurs: intégration de l'aide aux élèves dans le fonctionnement du lycée, organisation de travaux interdisciplinaires encadrés (TPE), arrivée de «l'éducation civique, juridique et sociale», développement des pratiques artistiques et introduction progressive de l'usage des nouvelles technologies, mise en place des conseils de la vie lycéenne, recentrage des programmes sur «les fondamentaux». A ces éléments s'aj