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Libération
TRIBUNE

Pétition. Citoyennes républicaines.

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publié le 9 mars 1999 à 0h03

Le débat qui oppose aujourd'hui les tenants de la parité à ceux de

l'universalisme suscite une réflexion sur le modèle républicain français. S'il est vrai qu'au plan des principes l'universalisme peut être une arme efficace contre les ségrégations issues des différences, il faut néanmoins constater que plus d'un siècle de pratiques républicaines n'en est pas venu à bout.

Ainsi, comment faire face au déficit chronique de femmes dans la vie politique en France, précisément berceau de ce modèle? Longtemps, la loi a entériné des pratiques; il s'agit aujourd'hui au contraire d'en faire l'instrument d'une transformation. C'est le sens qu'il faut donner au projet constitutionnel. Cette initiative vise à sortir d'une situation paradoxale que ni les partis politiques ni les associations (féministes comprises) n'ont réussi à débloquer. C'est pourquoi il est urgent que ce projet soit adopté, comme le souhaite une majorité de citoyens.

En quoi la parité serait-elle porteuse d'exclusion? En quoi enfermerait-elle les femmes dans une identité univoque? Et pourquoi romprait-elle la chaîne de solidarité entre victimes de discrimination?

Ces trois arguments contre la parité témoignent d'une étrange idéalisation de la chose publique. L'exclusion existe, c'est notamment elle qui enferme les femmes dans cette seule identité et les prive d'agir en faveur d'autres groupes discriminés. Historiquement, la construction des identités sexuelles a produit et conforté cette exclusion, et la République franç