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Libération

Economiques. L'après-Lafontaine.

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publié le 15 mars 1999 à 0h08

Le départ d'Oskar Lafontaine signe-t-il la fin des ambitions

européennes en matière de politique économique? Face au risque de retournement de la conjoncture, la perplexité règne. Aussitôt élu, le gouvernement allemand avait proposé une relance tous azimuts: relance budgétaire, relâchement de la politique monétaire. Le résultat a été exactement inverse. Ces propositions ont nourri les plus folles inquiétudes de la Banque centrale européenne (BCE), raidi les Français qui voulaient mettre à profit la reprise pour consolider leurs finances publiques. Lafontaine a dû remiser ses projets et finalement démissionner.

Le trouble provoqué par les premières propositions allemandes illustre les incertitudes actuelles sur le rôle de chacun. Faut-il coordonner les politiques budgétaires, faut-il s'en remettre à la BCE? Par quels principes faut-il organiser le policy mix européen, c'est-à-dire le dosage optimal de politiques monétaire et budgétaire?

La théorie économique offre une réponse précise à cette question. Pour tout ce qui relève de la conjoncture européenne dans son ensemble, la politique monétaire est l'instrument efficace de la relance. La zone européenne est en effet à l'égard du reste du monde en régime de changes flexibles. Un relâchement de la politique monétaire a de ce fait le double effet bénéfique de baisser les taux d'intérêt (ce qui est bon pour les investissements) et de déprécier la monnaie (ce qui est bon pour les exportations). En revanche, pour tout ce qui relève de