Il ne s'agit pas de cesser le feu. Il s'agit de faire cesser le
crime. Qu'est-ce qu'un crime contre l'humanité? C'est tuer quelqu'un pour la seule raison qu'il est né, répondait André Frossard, intime des deux papes. Le juif était venu au monde juif, c'est-à-dire non aryen. 90% de la population du Kosovo est née non serbe, ce qui lui vaut d'être dispersée, assassinée, déportée.
Ce que nous savons aujourd'hui: le plus énorme crime contre l'humanité commis en Europe depuis l'après-Seconde Guerre mondiale est perpétré sous nos yeux. Il est systématique, il fut planifié et préparé à l'avance. Au commencement, il y a un autocrate. Il incarne le passé national-communiste, mais aussi son futur: Milosevic ouvre une issue à l'appareil monolithique, aux demi-soldes de son ex-armée rouge.
Les uns mobilisent les masses, les autres fomentent les massacres et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes staliniens possible. Les candidats bruns-rouges de Moscou se frottent les mains.
Ce que nous commençons à suspecter: les méthodes employées s'apparentent à celles des Khmers rouges et des génocideurs du Rwanda (hôpitaux vidés en quelques minutes, malades et femmes enceintes jetés sur les routes, sans soins ni secours, jeunes adultes mâles abattus massivement, une balle dans la nuque ou la gorge tranchée).
Depuis une semaine, la guerre a changé de nature. Les frappes aériennes de l'Otan visaient à interrompre une politique d'apartheid et de terreur. Milosevic, renchérissant sur sa cruauté