Menu
Libération
TRIBUNE

Après le refus du président yougoslave de signer l'accord de Rambouillet, l'intervention armée était le seul choix possible. Elle durera tant qu'il ne se pliera pas aux demandes de la communauté internationale. Seul Milosevic peut arrêter l'Otan.

Article réservé aux abonnés
par Javier SOLANA
publié le 12 avril 1999 à 0h41

L'Otan, disons-nous, est une Alliance fondée sur des valeurs

communes à ses Etats membres. S'agit-il là d'une figure de rhétorique, ou ces mots ont-ils un véritable sens? Milosevic a contraint les pays de l'Alliance à donner, à cette question, une réponse totalement dépourvue d'équivoque. C'est pourquoi l'Alliance a choisi, après l'échec des négociations de Rambouillet, le recours à la force militaire contre les forces de sécurité yougoslaves et le gouvernement de Belgrade.

Cette décision, nous ne l'avons pas prise à la légère. Il était vraisemblable que nous ne pourrions pas, en quelques jours, mettre un terme à la tragédie humanitaire. Pour nos soldats, les risques militaires ne seraient pas négligeables. On ne pouvait écarter le risque de pertes civiles. Notre relation, importante, avec la Russie allait sans doute en pâtir. Enfin, et ce point n'est pas le moins important, certains ne manqueraient pas d'accuser l'Otan de faire justice elle-même sur le plan international.

Malgré ces risques et ces inconvénients potentiels, nous devions aller de l'avant. Nous l'avons fait pour trois raisons.

La première, et la plus importante, est qu'il fallait agir pour arrêter la tragédie humanitaire. Rester inactifs alors qu'une campagne brutale de déportations, de tortures et de meurtres se poursuivait en plein coeur de l'Europe aurait été une déclaration de faillite morale. Imaginez le tollé ­ justifié ­ dans l'opinion publique si l'Otan avait décidé simplement de détourner son regard. L'un