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Libération
TRIBUNE

L'action humanitaire est peu efficace depuis le début du conflit au Kosovo. Il est urgent d'envisager un retour massif des réfugiés dans ce pays dévasté. L'après-guerre se prépare aujourd'hui.

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par François Grünewald
publié le 16 avril 1999 à 0h48

Si la générosité des femmes, hommes et institutions françaises et

européennes a été magnifique depuis le début de l'intervention de l'Otan au Kosovo, l'action des humanitaires semble ne pas avoir montré l'efficacité opérationnelle qu'on aurait pu attendre à deux heures de Paris. Le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) a été absent ou très long à monter en puissance. Les ONG semblent avoir fonctionné au jugé et sans grande coordination. Si bien qu'il a fallu en arriver à ce que les humanitaires n'acceptent en général que dans les grandes catastrophes naturelles: l'implication à haute intensité des militaires dans la réponse humanitaire pour la mise en place des camps, le montage des installations sanitaires, des structures de santé, la logistique des distributions alimentaires" Cette opération marquera sans doute une date importante dans l'évolution du fonctionnement des acteurs humanitaires, et nous, ONG, devront en tirer les leçons.

Pourtant, alors que tout le monde est focalisé sur la crise actuelle, il est urgent de commencer à préparer l'après-crise.

Trois scénarios sont possibles: le retour massif des réfugiés dans leurs zones d'origine, l'installation durable dans les pays voisins et le départ d'un nombre important d'entre eux vers des pays tiers. Le premier scénario semble le plus probable. Il faudra alors se préparer à faire reverdir les ruines d'un pays dévasté.

Les villages ont été bombardés et les maisons dynamitées. L'une des priorités sera évidemment la reconstructi