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Analyse

La voie qui permet un règlement du conflit au Kosovo sans engagement terrestre est étroite. Le poids des Russes.

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par Gilles MARTINET
publié le 19 avril 1999 à 0h46

Poursuivre les actions aériennes, tout en cherchant une solution

politique avec le concours des Russes et dans le cadre de l'ONU, telle est présentement la position officielle des pays de l'Otan, et notamment celle de la France. Mais a-t-on une idée de ce que pourrait être cette solution?

Je comprends la discrétion de la diplomatie. On ne met jamais toutes ses cartes sur la table. Mais cela n'empêche de s'interroger. Or, le cadre dans lequel pourrait s'inscrire une négociation comprenant les Russes est relativement étroit.

Il l'est du fait de l'engagement initial de l'Otan. Le Kosovo doit, selon la proposition de Rambouillet, demeurer au sein de la Fédération yougoslave. Ainsi les réfugiés kosovars, revenant dans le pays d'où ils ont été chassés, devront reprendre des papiers yougoslaves. L'autodétermination n'est toujours pas à l'ordre du jour.

Le cadre est étroit, en raison de la position prise par les Russes. La Yougoslavie, «injustement attaquée», doit pouvoir, selon eux, recouvrer toute sa souveraineté, même si, pour une période limitée, des troupes russes participent, comme en Bosnie, à une force de maintien de la paix. Ce qui est loin d'être acquis.

Il l'est enfin du fait de l'exode forcé des centaines de milliers de Kosovars et des incroyables violences dont ils ont été victimes.

On peut naturellement évoquer la Yougoslavie de Tito et prêcher «la coexistence fraternelle entre les peuples». Mais cela tient davantage d'un discours de meeting que d'une analyse sérieuse. Ser