Curieux rassemblement que cette coalition des nationaux-républicains
et des révolutionnaires qui mobilisent toutes les ressources d'un «anti-impérialisme» pavlovien pour dénoncer l'intervention militaire contre la Serbie de Milosevic; ce qui le soude tient pour l'essentiel à deux choses, qu'ils ne supportent pas: 1 Le changement de situation induit par le passage du régime de la temporisation à celui de l'action leur a fait violence, les contraignant à renoncer à la posture de la compassion somnolente face à l'oeuvre mortifère des «épurateurs» néototalitaires. Ce que ni l'urbicide de Sarajevo, ni les viols collectifs, ni Srebrenica et le cortège des crimes contre l'humanité perpétrés en Bosnie par les séides de Milosevic et Karadzic n'étaient parvenus à susciter la prise en compte, toutes affaires cessantes, du scandale absolu de ce qui se commet depuis des années (une décennie, pour ce qui concerne le Kosovo) sous le couvert de la purification ethnique et au nom des intérêts historiques de la Grande Serbie , ces bombardements seuls l'ont enfin suscité. Ce qui irrite au plus haut point ces vicaires rassemblés de l'intégrité républicaine et de l'intransigeance révolutionnaire, c'est l'obligation à laquelle ils ont été soumis par la mise à feu tardive du dispositif de l'Otan de porter un jugement sur la singularité de cette situation, et de renoncer aux conforts de sa perception indistincte comme portion congrue du malheur général du monde. A ce dérangement, ils ont répond