A partir de vendredi, doit se tenir à Washington un sommet destiné à
marquer le cinquantième anniversaire de l'Otan. Il est en principe prévu que cette réunion de 42 chefs d'Etat et de gouvernement, la plus large jamais organisée dans la capitale américaine, soit l'occasion de célébrer le succès d'une alliance qui a effectivement réussi, face à une menace aujourd'hui disparue, à sauvegarder la liberté de l'Europe.
Organisé pour commémorer la fondation de l'Alliance et se féliciter de son triomphe, le sommet de Washington répond aussi à des objectifs plus ambitieux et plus déterminants pour l'avenir: définir les nouvelles missions de l'Otan, préciser ses perspectives d'élargissement à de nouveaux membres, renforcer son partenariat de sécurité avec l'ensemble des pays du continent européen et de l'ancienne URSS.
Mais, si ce sommet à forte dimension symbolique et aux conséquences potentiellement lourdes pour la sécurité européenne devait se tenir à la date prévue, il est malheureusement probable qu'il se déroulerait sur fond de frappes aériennes intensives et de sévices meurtriers commis sur une communauté kosovare contrainte à l'exode. Or, jusqu'à présent, il n'est question que d'annuler des manifestations militaires trop voyantes, comme le survol de Washington par une formation d'avions de combat, ou d'atténuer le caractère festif de certaines soirées, qui auraient dû prendre des allures de gala. La simple décence exigerait pourtant plus: c'est la date même du sommet qui doit êt