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Libération

Bugs américains.

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publié le 3 mai 1999 à 0h50

Après une période de croissance financièrement très saine (1993 à

1996), une multitude de mécanismes pervers apparaissent aux Etats-Unis. Le taux d'endettement des particuliers progresse très rapidement. Au début de 1999, il atteint 105% de leur revenu, 20 points de plus qu'à la fin des années 1980. La consommation augmente beaucoup plus vite que le revenu disponible grâce à l'utilisation de revenus tirés de la vente d'actions en Bourse. De leur côté, les entreprises américaines augmentent considérablement l'effet de levier (c'est à dire la part du financement qui est faite par dette par rapport à celle qui est faite par actions). Elle le font par deux moyens: en accroissant leur demande de crédit et en rachetant leurs actions en bourse.

Dans une économie en croissance rapide et régulière, un taux d'endettement très important n'est pas un problème, au contraire: il stimule l'activité et il est couvert par des revenus ou des profits élevés et en forte progression. Les choses changent dès que l'économie ralentit. La solvabilité des emprunteurs se dégrade, ils doivent réagir en réduisant brutalement leurs dépenses, en épargnant davantage: l'activité recule violemment.

Il ne peut y avoir de freinage modéré de la croissance lorsque les ménages et les entreprises sont très endettés, comme c'est le cas aujourd'hui aux Etats-Unis où la dette privée représente plus de 150% du PIB, niveau comparable à celui atteint dans les pays d'Asie (Corée, Thaïlande, Malaisie...). Cette fragilité i