L'évaluation des lycées est aujourd'hui fortement contestée.Beaucoup
parlent de «consumérisme» scolaire et ne voient dans la publication des résultats du baccalauréat qu'un renforcement des stratégies de contournement de la carte scolaire par les familles. De ce fait, l'évaluation des lycées renforcerait les inégalités et la ségrégation sociale. Elle remettrait en cause l'unité de notre système éducatif. D'autres remettent en cause la validité même des indicateurs de performances, la réussite au bac ne rendrait pas compte de la «réalité» des lycées et, tout compte fait, ne «voudrait rien dire».
Certes, l'évaluation est construite sur des indicateurs qui, par nature, sont imparfaits. Rappelons qu'un indicateur n'est pas la réalité, mais seulement une image de celle-ci, un reflet déformé, approximatif, comme les autres indicateurs sociaux et économiques sur le chômage, la fécondité, la mortalité sur la route, etc. Les indicateurs de performances des lycées sont certes imparfaits, et pourraient être améliorés, mais leur construction s'est très nettement affinée depuis les premières évaluations des lycées voilà une quinzaine d'années. On est passé des taux bruts de réussite au bac à des indicateurs longitudinaux qui comparent des taux réels à des taux attendus de réussite, compte tenu de l'âge et de l'origine sociale des lycéens. Leur utilisation se fait dans un cadre bien précis, celui de la comparaison: chaque lycée est comparé à l'ensemble des autres selon les mêmes critères.