Le premier ennemi, c'est a naïveté
Au Kosovo, le monstrueux se déploie sur un mode ordinaire. Cela fait dix ans que la machine est en marche, et cela fait huit ans que les massacres ont commencé. Milosevic n'a pas changé. L'exacerbation nationaliste au pouvoir à Belgrade n'a pas bougé d'un pouce. Si nous la déclarons «barbare» aujourd'hui, si nous laissons entendre par là qu'il n'est plus possible de négocier avec elle, alors nous devons reconnaître notre ancienne persévérance dans l'erreur, puisque l'Occident a négocié après Sarajevo, on a même négocié après Srebrenica. On négociait encore à Rambouillet, pendant que l'opération dite «Fer à cheval» préparait son étau.
Chacun devrait savoir et ne pas oublier que le principal adversaire de la démocratie n'est rien d'autre que la naïveté de certains démocrates. Notre pensée politique se doit d'intégrer à tout prix l'étude et l'analyse du monstrueux.
Bernard Lempert, psychothérapeute, écrivain
Humiliés Presque tous les jours je parle au téléphone avec mes parents, ma famille, mes amis. Ils me disent tous que les bombardements ont détruit tous les germes de la démocratisation du pays. Comment voulez-vous que le peuple yougoslave soit d'accord avec la démocratisation «à l'aide» d'une monstrueuse machine de guerre? C'est d'abord le régime qui a appauvri le peuple, maintenant c'est l'Otan qui termine son «entreprise». Mes amis me disent qu'ils se sentent blessés et humiliés par les bombardements du pays. Ils ont tous soutenu, avec beau