Ici ou là, à l'extrême droite bien sûr, à droite trop largement et
même parfois à gauche, en catimini, chez ceux que le droit d'inventaire hérisse et révulse, il y eut un moment de grande espérance, de satisfaction glauque, de soulagement sournois: enfin, c'en était fini du mythe de la vertu jospinienne. Les flammes des paillotes ajacciennes semblaient avoir dévoré cette prétention à vouloir concilier la politique et la morale, le pouvoir et l'éthique. La Corse, ce défi perpétuel à l'idéalisme républicain, aurait symboliquement eu raison de ce Premier ministre trop exigeant. A l'impossible épreuve de l'île de Beauté, il aurait lui aussi les mains sales. Pour ceux, si nombreux chez les électeurs et trop nombreux chez les élus, qui croient que la politique ne se conçoit pas sans cynisme et que le pouvoir corrompt nécessairement, c'était l'heure délicieuse de la revanche intime. Le chef du gouvernement succombait à la banalisation. Les principes mendésistes étaient tenus en échec. De nouveau, comme souvent, on semblait en revenir au barrésisme vénéneux de Leurs figures.
La thèse a couru quelques jours, quelques bancs, quelques salles. Elle a fait long feu. Rien n'est venu l'étayer et tout, dans la réplique, a même indiqué le contraire. L'abracadabrante, l'inexcusable, la pitoyable affaire des paillotes corses ridiculise l'autorité de l'Etat, entache la réputation de la gendarmerie et du corps préfectoral, embarrasse le gouvernement et, sur le plan politique, affaiblit nécessairem