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Libération

Sous les braises de la paillote.

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publié le 18 mai 1999 à 0h59

Une idée pour les urbanistes

Nous sommes des habitués, quelques amis journalistes et autres. Depuis des années, nous descendons par ce chemin caillouteux sur cette plage d'Agna Doria, c'est aussi son nom, en compagnie de quelques originaux allemands, suédois, moins souvent autochtones, qui ont découvert cette eau limpide et aiment s'y baigner. La plage est libre.

Au plus fort de la saison, il n'y a pas trop de monde. Après la baignade, on vient souvent s'asseoir sous la tôle ondulée. On boit le pastis et on déguste des rougets tout frais pêchés. Décrire cette guinguette comme le dernier lieu à la mode, rendez-vous de tout ce que la Corse compte de notables plus ou moins respectables, est un peu excessif. J'en connais d'autres plus huppés. Illégale, la cabane? Sans doute. Particulièrement stupide, l'incendie, et son modus operandi par les gendarmes de Saint-Ajaccio, encore plus.

Néanmoins, on peut se poser une question: pourquoi interdire ce genre de bistrots un peu «sauvages», pourquoi ne pas les faire bénéficier d'installations précaires et révocables au cas où? Le même phénomène d'interdiction a frappé sur la Côte d'Azur juste après la guerre. Des bouis-bouis de pêcheurs ont été démolis entre Sainte-Maxime et Saint-Tropez. Aujourd'hui, ils sont remplacés par des restaurants de luxe au milieu de plages privées interdites au commun. La Corse a su préserver cette authenticité qui fait son charme. Alors, un bon mouvement, messieurs de l'urbanisme. Cela pourra contribuer modesteme