Au bout d'une campagne électorale cauchemardesque de près d'une
année, Israël s'est réveillé, hier matin, avec une nouvelle chance de se dégager du piège qu'il s'est tendu à lui-même en 1996. Pendant ces trois années (qui ont paru à bien des Israéliens une éternité), Israël a été plongé dans l'une des époques les plus dures, les plus déliquescentes, les plus grotesques de son histoire.
L'auteur de ces lignes n'est pas l'un des plus ardents zélateurs d'Ehud Barak. Barak est, par essence et dans son mode de pensée, un homme de guerre. Il s'était abstenu lors de l'approbation des accords d'Oslo; il s'est bien gardé d'avoir des contacts avec les Palestiniens; et, au cours de ses visites dans les implantations, il en a parlé en termes messianiques. Et, cependant, à mes yeux comme à ceux de la majorité de mes concitoyens, il était le candidat préférable. Car il nous a persuadés que la première de ses préoccupations était la volonté sincère de panser les blessures de la société israélienne à rebours de Netanyahou, qui a tout fait pour approfondir ses blessures et pour fouailler ses plaies.
Toutefois, la carte politique qui se dessine après le vote pour le Parlement apparaît tout aussi importante que l'élection du Premier ministre. Il n'est pas dans mon intention de noyer le lecteur français dans les méandres et les byzantinismes de la politique israélienne, mais je relèverai ici deux traits qui méritent d'être mis en lumière.
1. Une majorité écrasante a voté contre l'idéologie de la