Les auteurs de «Debray ou le révisionnisme au présent» (Libération,

18 mai) ont signé leur tribune en tant que «membres du collectif national d'animation de la liste "Bouge l'Europe conduite par Robert Hue». Comme communistes, nous nous sentons donc quelque peu interpellés par ce que, en d'autre temps, on aurait baptisé «chasse aux sorcières». Eh bien, messieurs, il est des communistes qui considèrent que l'Otan porte la responsabilité du déclenchement de cette guerre, que les bombardements ne sont pas seulement inefficaces mais illégitimes, et donc hautement dangereux pour les relations internationales des prochaines décennies. Qui, n'ayant rien à voir avec Milosevic, ne se sentent pas obligés tous les matins d'insulter l'Histoire en traitant ce dernier de «nouvel Hitler». Qui considèrent que les dirigeants occidentaux ont des objectifs géostratégiques et politiques à l'opposé des prétextes humanitaires avancés. Enfin, disons-le: il est des communistes peu enthousiastes pour soutenir une liste qui comporte des personnalités ayant approuvé les frappes, fût-ce au nom du «moindre mal». Est-ce «rouge-brun» que de rappeler cela? Si oui, tirez, Messieurs, mais sachez qu'en feignant de viser Debray, c'est sur vos troupes que vous tirez.

Concluons par un souci qui nous est commun: la lutte contre la «lepénisation des esprits». A cet égard, vous devriez être attentifs à cette phrase prononcée par une bénévole des colis humanitaires: «On ne peut être indifférent au sort des réfugiés k