Le sommet du G7, à Cologne en juin, devrait faire le point sur une
initiative importante lancée il y a trois ans: la réduction de la dette des pays les plus pauvres. Elle est connue par son acronyme anglais, HIPC, dont la traduction française est «l'initiative en faveur des pays pauvres très endettés». Quarante pays sont concernés, dont trente-trois africains. L'initiative innove sur le fond et sur la forme. Sur le fond, elle vise à restaurer «une fois pour toutes» la solvabilité africaine; sur la forme, elle conduit à l'expérimentation d'une «cyberdémocratie» mondiale, dont le Fonds monétaire international et la Banque mondiale se sont curieusement retrouvés les protagonistes.
Commençons par la forme. Accusés d'avoir manqué de transparence dans la gestion des crises financières, le FMI et la Banque mondiale se sont livrés à un exercice nouveau: mettre à la disposition du «public» mondial un site ouvert à tous les commentaires et rendre disponibles les rapports internes portant sur la question. Les Eglises, les organisations non gouvernementales, les associations concernées par la question ne se sont pas fait prier. De la célébration biblique du nouveau millénaire par un jubilé 2000 qui annulerait les dettes des pays pauvres à la création d'une cour internationale de justice financière autorisée à déclarer la faillite d'un pays, les propositions vont bon train.
Les débats sont d'autant plus vifs que la procédure d'annulation de la dette qui a été retenue n'est pas un modèle de