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Libération

Economiques. 35 heures : pub pathétique.

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publié le 31 mai 1999 à 1h14

Les efforts déployés par madame Aubry pour présenter le bilan des 35

heures ont quelque chose de pathétique. On imagine aisément les escouades de hauts fonctionnaires chargés de traquer les emplois qui auraient pu être créés, ou ne pas être supprimés, grâce à la loi sur les 35 heures. L'énorme usine à gaz de la propagande officielle a accouché d'une minuscule boulette: 56 767 emplois, 0,2% de la population active. On admirera au passage la précision. Comme si l'on savait mesurer cet effet! Comment savoir ce qui ce serait passé sans la loi Aubry? Comment prendre en compte ses effets négatifs et «silencieux»: les entreprises qui se délocalisent, l'impact destructeur du financement des subventions destinées à acheter l'enthousiasme des patrons?

On sait d'avance, dans ces calculs héroïques, que tout résultat positif est faux. En raison des coûts fixes d'embauche et de gestion des emplois, même si les salaires mensuels étaient réduits de 10%, la réduction du temps de travail accroîtrait le coût du travail. Or les accords conclus montrent que les salaires mensuels seront peu, ou pas du tout, diminués, d'où une hausse du salaire horaire. On sait peu de choses en économie, mais l'on sait qu'une hausse imposée du coût horaire du travail diminue l'emploi. La réponse du gouvernement est de baisser les charges salariales, mais cette baisse est financée par" des taxes sur les entreprises!

Les 35 heures avaient deux objectifs: faire baisser le chômage et augmenter le temps de loisirs. Le p